
Depuis 2012, le site Internet de l’Université du Tōhoku abrite une «horloge démographique à retardement» qui, telle une bombe, fonctionne suivant le système du compte à rebours : elle indique le jour où il n’existera plus qu’un seul enfant japonais au monde. Le dernier.
Cette projection alarmiste, bien sûr, n’a qu’une valeur symbolique mais elle frappe les esprits. Jugée coupable d’entraîner la nation vers l’extinction, la jeunesse japonaise doit faire face aux attaques : on l’accuse de mollesse, d’hédonisme et d’égoïsme. On l’accuse surtout de s’adonner à la consommation «addictive» de simulacres affectifs (épouses numériques, petit copain à télécharger) et de se replier dans un confort démissionnaire. Par effet de réaction, l'industrie du divertissement –celle des créateurs de mangas, jeux, animés, etc – accouche de produits «Fin du Monde» et fait de l’apocalypse le support de fantasmes érotiques ou ironiques dont je propose d’étudier les formes dans le cadre du séminaire de Youri Volokhine «Religions, climat et catastrophe», à l’Université de Genève.
Deux conférences sont prévues les 19 et 26 février 2020 : «Apocalypse joyeuse. Le désir dên finir dans la pop-culture au Japon»
L’événement est organisé par l’Association des étudiants ESTASIA (à qui je dois tout et notamment la magnifique affiche de la conférence), en partenariat avec la Maison de l’Histoire.
______________________________________________________________________
Créez votre propre site internet avec Webador