Agnès Giard

Agnès Giard, née en 1969 en Bretagne est une anthropologue française, chercheuse associée à l’Université de Paris Nanterre (laboratoire Sophiapol). Ses recherches portent sur l'industrie des simulacres affectifs (épouse holographique, partenaire numérique, poupée vocale, clone post-mortem, love doll) dans le contexte du dépeuplement du Japon.

Après une formation littéraire (Hypokhâgne-khâgnes, Maîtrise de lettres modernes), elle fait ses débuts dans Le Magazine littéraire, avec un article sur Haruki Murakami, et dans les premiers fanzines de culture manga (Animeland, Tsunami).

A partir de 1997, elle part au Japon pour y réaliser des enquêtes qui aboutissent à la publication de livres réalisés en collaboration avec des artistes japonais contemporains (Tadanori Yokoo, Akira Uno, Makoto Aida, Yasuji Watanabe, Takato Yamamoto, Gengoroh Tagame, Fuco Ueda, Suehiro Maruo, Yuji Moriguchi, Toshio Saeki, etc).

Sélectionnée pour la Villa Kujoyama en 2010, Agnès Giard devient chercheur-en-résidence à Kyōto pour  réaliser une collecte (sous l'égide du Ministère des affaires étrangères) : Les histoires d’amour au Japon. Ce livre, publié en 2012, est le quatrième d'une série d'investigations consacré aux représentations collectives véhiculées par les marchandises, les oeuvres ou les discours produits dans le Japon contemporain.

En 2015, Agnès Giard soutient une thèse de doctorat d'anthropologie, à l’Université de Nanterre (Directrice : Laurence Caillet), portant sur l'effet de présence dans les objets anthropomorphiques japonais. Elle obtient la mention très honorable avec les félicitations du jury à l'unanimité.

Son travail de doctorat – édité en 2016 aux Belles Lettres sous le titre Un Désir d’humain Les love doll au Japon – est récompensé du Prix spécial du jury (prix de thèse) par l’Université Paris Nanterre, puis distingué par l’ICAS-GIS Asie, en 2017, comme un des cinq meilleurs ouvrages publiés dans le domaine des études asiatiques en France.

En 2016, elle présente le projet de recherche DIGILOVE («The Industry of Digital Lovers») au Conseil Européen de la recherche (ERC) qui est jugé groundbreaking (^^) mais refusé. Ce même projet lui permet de devenir chercheuse invitée à l’Université de Kyoto en 2018 puis d’être embauchée en 2019-2022 par le groupe de recherche européen EMTECH  (Emotional machines: The Technological Transformation of Intimacy in Japan) à Freie Universität Berlin.

Elle est l’organisatrice, avec le laboratoire Sophiapol, de deux colloques internationaux spécifiquement dédiés aux ersatz émotionnels : «L’Attachement aux cyber-choses. Logiciels sentimentaux, love-bots et séducteurs de synthèse» (en 2017) et «Techno-réalités et créatures affectives : les dispositifs de simulation amoureuse» (en 2018).
Au sein du groupe de recherche européen Emtech, elle organise ensuite les colloques internationaux “Emotional Attachment to Machines: New Ways of Relationship-Building in Japan” (2019) et “Desired identities: New-Technology based Metamorphosis in Japan” (en 2020, au musée du Quai Branly).

Elle est membre du conseil éditorial de la revue Terrain, depuis fin 2017 et a publié huit livres dont trois ont été traduits en japonais.