17 oct 2013 : conférence au Musée d’Ethnographie de Neuchâtel

En 2014, le Musée d’ethnographie de Neuchâtel (MEN) prépare une exposition sur l’œuvre d’Aimé Humbert qui fut parmi les premiers visiteurs du Japon, après 250 ans d’isolation.

Etonnant personnage que ce Neuchâtelois qui, le 6 février 1864, signe avec les représentants du gouvernement impérial japonais un traité d’amitié et de commerce dont on fête bientôt l’anniversaire : 150 ans d’amitié franco-suisse !

Aimé Humbert (1819-1900) est surtout connu pour son livre Le Japon illustré, qui est d’abord publié en feuilleton, à partir de 1866, dans la revue Le Tour du monde avant d’être édité en 1870 par Hachette. C’est l’un des premiers grands récits de voyage au Japon en Français.

Il s'avère que MEN possède une partie de l’iconographie utilisée par l’auteur : 2634 gravures et photographies, des documents exceptionnels.

Dans ce cadre, le MEN m’invite jeudi 17 octobre à faire une conférence sur les représentations du sexe et de l’amour au Japon. Ce sera l’occasion de parler du livre d’Aimé Humbert, extrêmement révélateur de la «cordiale incompréhension» qui règne entre le Japon et l’Occident. De ce face à face manqué, c’est sur la question du sexe (notamment) que butent les visiteurs. Un exemple ? Allant au sanctuaire Tsurugaoka de Kamakura, Aimé Humbert désigne le rocher «vaginiforme» que les prêtres lui font visiter comme une barbare croyance, sans voir la beauté et la puissance du symbole.

Autre exemple : lorsqu’il parle de l’ile d’Enoshima, c’est sans comprendre que cette île est un vagin à elle toute seule, célébrant naturellement les épousailles avec la mer qui rentre chaque nuit dans les replis de sa grotte… Ses réactions un peu outrées face aux propositions d’estampes érotiques sont également très révélatrices du quiproquo culturel qui dure encore de nos jours.

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