Il existe au Japon une forme d’art à part entière, née dans les années 1970 : l’art des poupées articulées à joints sphériques (kyūtai kansetsu ningyō). Elle prend curieusement naissance dans une revue de mode et d’ikebana, à la faveur d'un article consacré à Hans Bellmer, le tout premier texte qui lui soit consacré au Japon. L’article est rédigé par un célèbre critique d’art, essayiste et traducteur : Shibusawa Tatsuhiko (1928-1987). Féru de culture française, il est celui par qui le scandale arrive. C’est lui qui traduit L’Histoire de Juliette et popularise le fantasme des poupées, fantasme dont les ramifications se répandent à travers le pays sous des formes spectaculaires. L’art des poupées articulées – qui s’inscrit dans un contexte d’agitation politique et de terrorisme – articule l’esthétique au déviant et le beau au pathologique. En étudiant les origines de cet art, j’aimerais questionner le lien secret qui unit la création à la perversion.
Mardi 2 février 2016, conférence à l’école d’art Villa Arson : « La fille-poupée au Japon : entre esthétique et perversion ».
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